Ca va les gens ....

Alors, ça va les gens ?

Ils sont contents les gens ?

Mais c’est qui les gens ?

Les gens dans le dictionnaire Larousse sont des personnes indéterminées, des individus en général. C’est un terme qui installe des personnes d’une façon familière ou qui, si cette expression est employée à l’ancienne, désigne un ensemble de personnes au service de quelqu’un ou d’un ensemble de ses partisans.

A l’évidence, l’expression «  les gens » a une connotation méprisante à souhait, du style : les pauvres gens, les bonnes gens, les petites gens… Ici, on entend par «  les gens » : «  mon brave »…un ensemble de personnes bien  braves, un peu retardées, un peu simplets, et surtout très ordinaires.

Pour ma part, cette expression m’est insupportable et encore plus insupportable lorsqu’elle est prononcée par l’un des leaders de la gauche Française qui la fait sienne, je veux désigner J.L.Mélenchon qui ne se prive pas de prononcer cette appellation plusieurs fois à chacun de ses discours. Il y a du mépris dans cette appellation, du mépris et du dédain… Mais s’en rend-il compte ?

En voulant se démarquer du terme «  Camarade » trop connoté communiste, en ne voulant pas employer la formule : «  Mesdames Messieurs » ou «  Mes chers concitoyens », trop prononcé à droite, ou encore «  citoyens, citoyennes » trop utilisée par Lutte Ouvrière,  et en employant cette formule : «  les gens » qui frôle  avec la vulgarité sans en être, avec la grossièreté sans l’avouer, que l’on utilise souvent lors d’expressions toutes faites telles que « les gens sont méchants » ou «  les gens sont sans gêne » ou encore « celui qui n’aime pas les bêtes n’aime pas les gens » on a voulu ce démarquer des autres sans même songer un instant que cette expression avait une signification irrespectueuse envers ceux qu’elle désignait.

 Si pour Sartre, l’enfer c’est les autres, pour ceux qui emploient cette expression, les gens c’est les autres également,  tous les autres, ceux qui nous entourent en foule et qui sont à la fois comme nous et si différents. « Les gens » demeurent aussi anonymes que les zamis facebookiens qui ont remplacé les copains des années 60 et les amis leurs aïeux… Alors, « les gens » s’imposent aussi chez les jeunes, en moins «  imbéciles » que ceux de Mélenchon mais en plus comiques du style : « « Salut les gens ! » ou encore «  Hey les gens, vous êtes là ? »

Une expression qui nous rappelle les mots employés par nos amis Anglos saxons tels que people ou friends. Car l’expression «  les gens » n’est ni masculin, ni féminin, mais les deux à la fois en fonction du sens qu’on veut bien lui donner. La langue française se rapprocherait donc encore un peu plus de celle de Shakespeare et ça, pour » les gens », ce serait une bien mauvaise nouvelle !

Pierre Klein