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Pierre Klein Journal d'un utopiste
29 novembre 2019

Qui est vraiment le Commissaire Merle ?

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Merle est une sorte de génie malheureux de la PJ auquel l’expression des sentiments est absente. Il garde pour lui sa méditation, ses réflexions ne faisant part que des éléments de l’enquête. Un homme discret, imposant par la carrure, corpulent sans prendre toute la place, discret, distant aussi. Un homme qui intériorise ses émotions et ne donne de lui, qu’avec parcimonie, ses sentiments de justice et d’injustice, ses réflexions sur le comportement des autres personnages des histoires. Un homme qui ne juge pas, mais qui condamne les faits d’un autre que dans la réalité des preuves.  De part sa force de conviction, qui émane plus de lui qu’elle n’est invectivée, il peut faire pencher la balance de la justice du côté de l’humanité plus que de celui de la culpabilité même si l’être est responsable d’un acte abominable aux yeux de la justice des hommes ; il n’est pas coupable d’être le meurtrier que l’on désigne, il est l’expression d’une ambiguïté, de cette ambivalence, de cette incertitude à être totalement responsable de ses actes. Merle lui tranche et c’est toujours le côté de l’humanité, cette petite flamme d’âme, cette sensibilité de raison à être qui triomphe de la justice, jusqu’à paraître immoral aux yeux de ceux qui ne raisonnent que sur la vérité des faits avérés ou supposés avérés.

Pour Merle la vérité est ailleurs et les hommes ou les femmes des enquêtes qui commettent des fautes n’en sont que plus humains, tout comme le personnage principal. La vérité est en l’être plus que dans les dossiers et les preuves, indispensables cependant pour résoudre les énigmes, et nécessaires pour comprendre les actes.

C’est souvent seul, dans son bureau, face à Archimède, le chat de la maison  d’en face, que Merle dénoue les affaires. C’est rarement entouré de ses « lieutenants » qu’il trouve la clef de l’énigme. Avec eux, il s’interroge, il pose des questions, il impose de chercher encore et toujours.

Copie de Rue du sort

Homme du passé, il a connu dans des temps qui semblent très éloignés le bonheur de vivre à deux et rien qu’à deux puisqu’il n’a jamais eu d’enfant. Un bonheur qui traduit sa solitude, ce besoin de solitude, cette quête de solitude qu’il n’a nul besoin de chercher puisqu’elle s’impose à lui. Sa femme, Muguette est, dès le début des romans, enfermée dans le silence et c’est un homme solitaire que l’on découvre dès le début. Un homme que l’on imagine mal avoir été heureux un jour, même à deux, bien que quelques brins de nostalgie se distinguent discrètement dans les romans. Beaucoup de pudeur qui sur ce sujet, laisse présager de ce que fut ce bonheur, s’il en fut.

Pudeur, abnégation de ses sentiments personnels, de ses souffrances, Merle semble détaché de celles des autres et ne semble accomplir que son devoir. Et pourtant… Un personnage complexe en définitive puisqu’il épouse à la fois toutes les personnalités rencontrées dans les histoires et qu’il est lui-même le personnage central de ces mêmes histoires.  Le commissaire a cependant une aversion affichée pour les gens « de la haute » qui au nom de leur rang se croient tout permis et impunissables et, s’ils le sont, misent sur l’argent, le pouvoir ou leurs relations, pour se tirer d’affaire. C’est auprès des « petites gens » que merle trouve du réconfort, une certaine ataraxie en échangeant avec ces gens qui sont dans la vraie vie, qui ne trahissent pas qui ils sont et qui, simplement font le bien ou le mal autour d’eux sciemment ou indépendamment d’eux-mêmes.

Un homme qui ne laisse pas place au hasard et qui le calcule même s’il semble de prime abord absent.

Un personnage silencieux aussi. Il n’use de la parole qu’avec parcimonie, que parce qu’elle est nécessaire. Nul bavardage inutile.

Un personnage aussi attaché aux valeurs, aux traditions, à l’authenticité. Il aime les choses simples, les petits bonheurs, la bonne cuisine familiale et pour lui « Une journée sans vin, est une journée sans soleil ».

Merle aime aussi la valeur du travail, de l’accomplissement du travail bien fait. Capable de poursuivre une enquête chez lui quand il est immobilisé pour une entorse, une valeur qui lui a été transmise avec importance par ses aînés. Et s’il est curieux, rêveur et attaché à la nature, il est aussi nostalgique du passé, un brin routinier et ne se sent bien que lorsque chaque chose se trouve à sa place.

M.B / A.M

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