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Pierre Klein Journal d'un utopiste

28 juin 2020

Le voile se déchire !

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Je me demandais quand nous entrerions enfin dans ce XXIème siècle. Pour mémoire le  19ème siècle avait été celui de l’Europe et avait réellement débuté avec la progression du capitalisme libéral provenant d’Angleterre avec ses contingents de misère, ses forçats travaillant dans les mines ou dans les champs, sa tuberculose envahissant les villes et leurs sombres ruelles. Cent ans plus tard, nous avions attendu 14 ans pour nous rendre compte que nous étions au XXème siècle en nous réveillant avec la grande guerre de 14/18 et ses millions de morts qui allaient formater tout ce siècle. Aujourd’hui, alors que la pendule de l’Histoire à marqué 2020, c’est la pandémie du corona virus et ses conséquences sur les privations de liberté de toutes sortes qui apparaissent et qui vont nous accompagner durant un long siècle.

En 45 jours, on a testé le monde pour connaître son degré d’allégeance et son taux de désobéissance face aux privations de liberté de toute sorte : confinement, interdiction de se réunir, de se déplacer masqué avec des autorisations formatées etc…

A ceci, s’ajoute l’invasion d’une gangrène que j’avais déjà dénoncé il y a quelques temps et qui nous vient des grandes entreprises du CAC 40, lesquelles veulent introduire dans nos vies privées et professionnelles de nouvelles valeurs qui leurs permettent de se différencier des autres et de progresser dans la course à la valeur du prix de leurs actions qu’ils souhaitent toujours plus forte. Imposé par un ordre mondial qui se veut rester anonyme, mais qui n’a rien à voir avec quelque organisation complotiste que ce soit, ils imposent de nouvelles valeurs destinées à changer nos vies, nos attitudes et nos comportements. Orchestrés par un encadrement qui ne s’appellent plus Direction du personnel mais Ressources humaines (ce qui exclue toute présence humaine dans le dispositif et qui range l’être humain au stade de produit de consommation), ces entreprises formatent leur personnel comme des gourous animeraient leurs adeptes en imposant des termes tels que conformité, processus, management…Aujourd’hui, ces même entreprises, à l’exemple de l’Oréal, poussées par le grand ordre mondial s’attaquent aux valeurs sociales, individuelles et humaines de l’homme en cherchant de nouvelles formules pour satisfaire une clientèle argentée qui se dit sensible au sort de l’homme mais qui ne dévoile en fait qu’une posture allant de l’islamo-gauchisme au bobo écolo. Ainsi, par ses slogans, elle ne réunit pas les hommes mais les séparent, elle entretient le sentiment d’insécurité en fomentant la haine, pousse à la révolte, entretien une mémoire non pour abjurer les méfaits de l’Histoire mais pour alimenter la vengeance des uns envers les autres, incite au repli sur soi même plutôt qu’au partage vers les autres.

Quand on cède aux incitations à la résilience en préférant déboulonner des statues plutôt que d’enseigner leur Histoire comme l’école républicaine devrait le faire, quand on accepte de couvrir un communautarisme qui n’aspire qu’à se comporter comme un état dans l’état, quand un état méprise ses fonctionnaires qu’ils soient policiers, enseignants ou soignants, quand on maltraite ses anciens en les privant de leurs proches durant des mois, quand on ment effrontément au peuple en jurant tout et son contraire et qu’on utilise les médias pour dresser chaque jour la liste des malades tombés pour le profit, comme le ferait un petit comptable additionnant ses chiffres les uns au bout des autres avec délectation …. on se rend complice de complot contre son pays, contre l’humanité.

 

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11 juin 2020

Brûler n’est pas répondre !

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Nous assistons depuis plusieurs jours à l’avènement d’un nouvel âge identitaire, imposé par une poignée d’activistes et qui, au nom de l’antiracisme, s’acharnent à monter les êtres, les uns contre les autres, et installent un climat de peur et de violence sur la surface du globe. En France, pays de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, nous avons nous aussi notre lot de délits et de crimes commis au nom d’une préférence raciale, religieuse et ethnique… Lesquels ont toujours été ordonnés au nom du profit des plus puissants à l’encontre des plus pauvres. Toutefois,  nous avançons tous ensemble, dans le bon sens, pour rétablir l’égalité entre tous les hommes. Tout ceci nous rappelle le caractère fragile de notre unité nationale.

Face aux événements que nous vivons  depuis quelque jours, nos valeurs culturelles, de vivre ensemble, de tolérance et de partage, semble bien mises à mal. À l’heure où nous devrions partager l’essentiel de nos valeurs, la priorité de certains peut paraître à géométrie variable et force est de constater que tous ne font pas leurs, l’esprit devant se dégager d’une véritable Nation. Certains avancent, même sans aucune arrière-pensée, que la religion est prioritaire sur la nationalité. Il est peut-être temps de rappeler à tous ce qu’est une Nation.

La France n’est pas un pays, elle est bien plus, c’est une Nation ! Une Nation laïque construite idéologiquement.  Et qu’est-ce qu’une Nation laïque, sinon une conscience morale que chacun s’approprie au fur et à mesure des générations…

Alors qu’à la naissance de notre société, l’idée de Nation renvoyait à un groupe d’hommes aux mêmes origines communes, cette idée de Nation dépasse aujourd’hui le cadre ethnique ou tribal. Elle trouve sa source dans un ensemble complexe de liens qui fondent le sentiment d’une appartenance commune. Elle est ainsi à la fois extérieure aux individus, en même temps qu’elle est intériorisée et transmise d’une génération à l’autre.

Une nation est une âme, un principe spirituel. En France comme dans d’autres pays, la Nation est liée à son histoire. L’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 dispose ainsi que "le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément."

Aujourd’hui, l’idée de Nation déplaît. Elle déplaît et elle gêne. Elle déplaît tant, qu’elle est mise à rude épreuve à chaque occasion. Par le terrorisme, l’intégrisme bien sûr, qui ne cherche qu’à faire éclater en morceaux cet esprit de Nation, mais pas seulement… Par la mondialisation d’une part, créée par la société libéralisée, que l’esprit de Nation gêne considérablement, devenant un frein à la libre exploitation des biens et des personnes. L’ordre financier mondial ne souhaitant qu’une seule chose ; que les pays s’effacent, face à l’enjeu d’un grand marché mondial où toute distinction, toute originalité, serait supprimée au bénéfice d’un profit toujours plus grandissant.

A l’heure où les plus grands dangers menacent nos libertés, soyons vigilants à ce que, plus que jamais, notre Histoire soit expliquée aux jeunes et aux moins jeunes afin qu’ils comprennent le cheminement qui amène à la tyrannie et pour que plus jamais la tentation d’une supériorité des uns sur d’autres ne viennent mettre en danger notre grande idée de Nation.

Refusons de glisser les drames de notre Histoire sous le tapis de la bonne conscience mais aussi, refusons de censurer les œuvres culturelles d’hier, quelles soient littéraires, cinématographiques ou autres… de déboulonner des statues, de rebaptiser le nom des rues, des monuments publics, d’effacer l’image ou le portrait de ces aïeux ayant participé de gré ou de force à ces exactions dans une autre vie car comme l’écrivait Camille Desmoulins peu avant sa mort : «  Brûler n’est pas répondre ! ».

Résistons contre la disparition ou la domestication de la France au service d’une volonté étrangère, identitaire ou communautariste ! Il serait désastreux pour l’humain, pour la liberté et la justice universelle que les forces des ténèbres, nous menaçant, gagnent du terrain, car l’homme, qu’il soit blanc ou noir, n’est ni esclaveni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. C’est la formation d’une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, que se crée une conscience morale qui s'appelle une nation.

Michel Benoit

 

11 juin 2020

Quand on a des difficultés à entrainer les foules, on manipule les mots

 

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J’en ai appris des choses depuis quelques années, j’ai appris que les campings ne veulent plus qu’on les appelle campings parce que ça suscite instantanément dans l’esprit des gens l’image de Franck Dubosc en moule-boules ou de Roger et Ginette à l’apéro avec casquette Ricard et claquettes Adidas. Donc les professionnels de la branche demandent que l’on dise désormais « hôtellerie en plein air ».

 J’ai aussi appris que je n’étais pas petit mais « de taille modeste » et qu’un nain était « une personne à verticalité contrariée ».   

Mais rendons à César ce qui lui appartient, l’empereur du genre reste le milieu scolaire et ses pédago à gogo. J’étais déjà tombée de ma chaise pendant une soirée de parents quand la maîtresse a écrit sur le tableau que nos enfants allaient apprendre à manier « l’outil scripteur » au lieu de tenir un crayon.

Je savais déjà que la femme de ménage était une technicienne de surface et Je me suis habituée au fait que les rédactions sont des « productions écrites », les courses d’école des « sorties de cohésion » et les élèves en difficulté ou handicapés des « élèves à besoins éducatifs spécifiques ».

Moi je pense que sans discussion aucune, la palme est attribuée au Conseil supérieur des programmes en France et à sa réforme du collège.

 Donc, demain l’élève n’apprendra plus à écrire mais à « maitriser le geste graphomoteur et automatiser progressivement le tracé normé des lettres ». Il n’y aura plus de dictée mais une « vigilance orthographique ».Quand un élève aura un problème on tentera une « remédiation ».Mais curieusement le meilleur est pour la gym… oups pardon ! pour l’EPS (Education physique et sportive).

 Attention, on s’accroche : courir c’est « créer de la vitesse », nager en piscine c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête »,tout comme  un "outil scriptutaire" c'est un stylo, un "référentiel bondissant" c'est un ballon, et un "bloc mucilagineux à effet soustractif" c'est une gomme.

Les précieuses ridicules de Molière, à côté, c’est de l’urine de jeune félidé (je n’ose pas dire du pipi de chat).  

Mais il y a plus grave avec la tentative des possédants d’instaurer un marché planétaire de masse avec une gouvernance mondiale. Quand on a des difficultés à entrainer les foules, on manipule les mots * .

On transforme alors le mot gouvernement en gouvernance (langage très bancaire), le mot territoire en espace public, le peuple en Sté civile, la loi en régulation, il est évident que lorsqu’on veut changer les choses, on commence à présent par changer les mots et par cette opération, on change leurs sens.

Alors, ne perdons pas ce merveilleux sens du burlesque et inventons une nouvelle catégorie : la « personne en cessation d’intelligence » autrement dit, le con.  Mais restez vigilants et rappelez-vous que lorsque vous entendrez l’une ou l’autre de ces formules vous devrez redoubler de méfiance.

Et vous ? Vous en pensez quoi ?

* voir mon essai : Quand sonnent les sirènes aux éditions Mutine 12/2019

 

 

10 juin 2020

La société de l’Après, un monde sans liberté…

 

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Voilà,le monde d’après se dessine, jour après jour, et nous assistons à une Charia intellectuelle sans précédent où la pensée unique va prendre le pouvoir si nous n’y prêtons pas attention. Après le confinement des corps, on voudrait nous faire subir le confinement de l’esprit.

Sans faire de jeu de mots, les organisateurs de cette nouvelle pensée mondiale sont arrivés masqués eux-aussi, il y a quelques années, et ont installé petit à petit, les éléments  fondateurs d’un comportement nouveau, allant jusqu’à  vouloir nous faire renier notre passé faute de l’apprendre à nos enfants en milieu scolaire. Il est vrai qu’il est plus simple d’effacer tout un pan de l’Histoire plutôt que de l’expliquer aux futures générations afin de leur permettre de ne pas refaire les mêmes erreurs que celles commises par leurs ancêtres.

Interdire Tintin au Congo parce qu’il est le témoignage d’une époque où le colonialisme sévissait dans le monde, revisiter Autant en emporte le vent parce que ce film ne correspond plus aux critères de bienséance de notre société actuelle car jugé raciste et que Clark Gable ne met pas un genoux à terre lors des combats contre les troupes d’Abraham Lincoln, enlever la cigarette de la bouche de Lucky Luke, cacher la bouteille de Loch’Lomond du capitaine Hadock et j’en passe….Voilà le résultat qui s’opère quand on est régit  par la pensée unique, la seule qui soit autorisée dans cette «  société de l’après » qui se dessine toujours un peu plus jours après jours.

Sous prétexte d’égalité, de justice, de repentance, de résilience, …On fait en sorte de séparer les populations, de les parquer, d’autoriser le communautarisme, de les monter les uns contre les autres, en occultant sciemment les vrais débats et les véritables causes du mal être de notre société : l’arme fatale…La misère sociale !

Michel Benoit

13 avril 2020

Le jour d'après : Le revenu universel seul remède pour abolir la misère !

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L’idée avance petit à petit.  Aujourd’hui ce sont 19 présidents de conseil départementaux socialistes dont Alain Lassus le Président du Conseil départemental de la Nièvre qui demandent que l’on mette en place cette grande idée.
Voici ce que j’écrivais dans mon dernier essai parut en décembre 2019 aux éditions Mutine « Quand sonnent les sirènes »

Abolir la misère, c’est possible !
Ce remède est connu aujourd’hui, mais est transformé, ridiculisé par une réécriture favorable aux tout puissants et à d’autres qui veulent se l’approprier pour mieux le détruire. Ce remède est le revenu universel. Non, il ne s’agit pas d’une réforme quelconque qui regrouperait à la baisse les diverses allocations déjà existantes et qu’on appellerait par exemple “revenus universels d’activité” ou de je ne sais quoi…  Non, il s’agit bien d’une idée purement utopiste qui ne demande qu’à exister… Dans l’esprit et concrètement, le revenu universel consisterait à verser à chaque citoyen un revenu sans aucune condition d’âge, ni de salaires, ni de patrimoine déjà existant. Cette somme serait cumulable avec d’autres revenus comme les salaires. Un système qui favoriserait l’égalité et la liberté en permettant à certains de travailler pour gagner davantage ou de ne pas travailler, ce qui aurait pour conséquence directe de développer le bénévolat, mais aussi de reconsidérer la valeur travail.
– Reconsidérer la valeur travail serait l’une des conséquences de la mise en place du revenu universel ?
– Cette mesure aurait aussi pour conséquence d’abolir cette crainte de l’avenir, cette crainte de la mise au chômage nous plongeant dans l’incertitude du lendemain et qui repenserait les rapports entre l’homme et le travail, permettant que chacun se trouve bien à sa place en choisissant ce pourquoi il est passionné. Cela permettrait de supprimer en partie les formes de harcèlement dans le travail et d’installer une plus grande productivité.
Un revenu universel qui serait versé à chaque citoyen français dès la naissance et qui serait fixé autour de 1200 euros, permettrait de donner entière liberté à chacun ; il pourrait être financé en supprimant certaines aides déjà existantes, en taxant les robots qui ont la fonction de remplacer l’humain et en imposant les transactions boursières. En effet, on considérerait que ce minimum de somme versée de 1200 euros par personne physique pourrait permettre de vivre, de se loger, d’avoir des loisirs au minimum et d’exclure les citoyens du danger de basculer dans la misère sociale. Liberté serait donnée à chacun de travailler ou de ne pas travailler. Le produit du travail viendrait en complément du revenu universel et augmenterait bien entendu le pouvoir d’achat donnant lieu à l’impôt dû sur le revenu du travail comme à ce jour, mais aussi aux cotisations sur les retraites. Les sommes attribuées aux personnes dès leur naissance seraient versées par moitié aux parents légaux pour subvenir à leurs besoins et par moitié dans un fonds qui leur serait distribué à leur majorité de 18 ans. Ces jeunes toucheraient le revenu universel dans sa totalité à l’âge de 18 ans. Certains s’opposent à cette idée en montant les pauvres contre les pauvres, en émettant l’idée qu’une telle décision ne serait qu’un encouragement pour favoriser l’inactivité et l’assistanat. Enfin il y a le risque  de voir le patronat profiter du système pour  baisser les salaires minimums,  et les autres aussi.
– Pas si utopiste que ça …
– Il reste que, ce n’est pas demain que tout ceci se mettra en place. Pourtant même s’il s’agit bien d’une idée purement utopique, cette dernière ne demande qu’à exister… car après tout, l’homme qui vivait au temps d’Icare et qui rêvait de voler, a bien posé le pied sur le sol lunaire en soir de juillet 1969 ; celui qui voulait s’identifier au capitaine Némo et qui imaginait que l’on pourrait voyager sous les eaux, a fini voir l’invention du sous-marin en 1775 par l’Américain David Bushnell… Il faut bien se rendre à l’évidence aujourd’hui, la société n’a plus besoin de personnes qui travaillent, mais bien de personnes qui consomment. C’est là le paradoxe et c’est certainement aussi pourquoi il faudrait revoir d’urgence la valeur travail en installant le revenu universel, quitte à mettre en difficulté les bonnes vieilles valeurs de notre société, les assises de manipulations patronales et syndicales n’existant à ce jour que dans une logique qui bat de l’aile et qui pourrait bien, comme Icare, se brûler les ailes beaucoup plus vite qu’on ne le pense.
Michel Benoit

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5 décembre 2019

Les restos du coeur : L'envers du décor.

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Mardi 26 novembre. Il est 7 h 30, quelques bénévoles des Restos du Cœur sont déjà présents à l'arrière de la salle des fêtes et attendent le camion venant livrer la nourriture destinée à être distribuée dans la matinée.

Quelques personnes se groupent autour d'eux et échangent leurs regards sur l'actualité. Ils attendent, eux aussi, l'arrivée du camion de livraison en se groupant à l'abri du vent et de la pluie qui tombe régulièrement à présent. D'autres habitués ne tardent pas à les rejoindre. Le lieu de rassemblement est discret ; il l'est tant que seule une petite pancarte à moitié cachée dans les troènes indique son entrée.

« Qu'importe que les Saint-Pierrois sachent où se trouve l'entrée des Restos du Cœur, les malheureux consommateurs de ces services, eux, le savent ! », confie l'un des habitués.

On se demande si le choix de l'entrée du local a été adopté par pudeur pour les utilisateurs ou si l'on veut cacher, à tous, l'existence de la misère qui peut toucher chacun d'entre nous, comme on met la poussière sous le tapis.

Il est 8 h, c'est le jour de la reprise officielle de la campagne. Les bénévoles sont sur le pied de guerre. Aujourd'hui, la Croix-Rouge française, unité locale, a voulu unir ses forces pour agir avec les Restos du Cœur en direction des plus défavorisés. Ainsi, la Croix-Rouge a fait un don de nourriture important. Ce don arrive au bon moment, puisque les Restos du Cœur saint-pierrois n'ont pu assurer une distribution correcte et suffisante, en octobre, tant la demande était importante.

Pour venir chercher la nourriture devant les aider à survivre pendant novembre, les demandeurs inscrits préalablement s'engouffrent dans une arrière-salle et prennent place sur des chaises. Ils attendront qu'on les appelle pour se ré-approvisionner. Les autres, non inscrits, devront patienter.

Il est 8 h 45. La pluie redouble. Tout est prêt et la distribution alimentaire peut commencer. Elle durera toute la matinée. Qui pourrait croire, à cet instant, que nous ne sommes qu'à trois semaines des festivités de Noël et que beaucoup d'utilisateurs des Restos n'auront d'autres choix que celui d'un menu des plus modestes.

Les demandeurs s'éclipsent les uns après les autres, quelques-uns ayant l'espoir de se revoir le mois prochain dans d'autres lieux, d'autres circonstances, signe d'une amélioration de leur condition de vie. D'autres savent qu'ils devront revenir une fois de plus sans trop savoir jusqu'à quand…

Les bénévoles des deux associations, Croix-Rouge et Restos du Cœur, se consolent en se disant être fiers de travailler ensemble pour un même objectif : adoucir la misère. Eux aussi se retrouveront à l'occasion d'une collecte à la sortie d'un supermarché, pour les uns, ou d'une bourse aux vêtements ou du don du sang, pour les autres, tous faisant du mot « solidarité » leur raison de vivre.

Michel Benoit

Article parut dans le Journal du Centre du 4/12/2019

29 novembre 2019

Qui est vraiment le Commissaire Merle ?

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Merle est une sorte de génie malheureux de la PJ auquel l’expression des sentiments est absente. Il garde pour lui sa méditation, ses réflexions ne faisant part que des éléments de l’enquête. Un homme discret, imposant par la carrure, corpulent sans prendre toute la place, discret, distant aussi. Un homme qui intériorise ses émotions et ne donne de lui, qu’avec parcimonie, ses sentiments de justice et d’injustice, ses réflexions sur le comportement des autres personnages des histoires. Un homme qui ne juge pas, mais qui condamne les faits d’un autre que dans la réalité des preuves.  De part sa force de conviction, qui émane plus de lui qu’elle n’est invectivée, il peut faire pencher la balance de la justice du côté de l’humanité plus que de celui de la culpabilité même si l’être est responsable d’un acte abominable aux yeux de la justice des hommes ; il n’est pas coupable d’être le meurtrier que l’on désigne, il est l’expression d’une ambiguïté, de cette ambivalence, de cette incertitude à être totalement responsable de ses actes. Merle lui tranche et c’est toujours le côté de l’humanité, cette petite flamme d’âme, cette sensibilité de raison à être qui triomphe de la justice, jusqu’à paraître immoral aux yeux de ceux qui ne raisonnent que sur la vérité des faits avérés ou supposés avérés.

Pour Merle la vérité est ailleurs et les hommes ou les femmes des enquêtes qui commettent des fautes n’en sont que plus humains, tout comme le personnage principal. La vérité est en l’être plus que dans les dossiers et les preuves, indispensables cependant pour résoudre les énigmes, et nécessaires pour comprendre les actes.

C’est souvent seul, dans son bureau, face à Archimède, le chat de la maison  d’en face, que Merle dénoue les affaires. C’est rarement entouré de ses « lieutenants » qu’il trouve la clef de l’énigme. Avec eux, il s’interroge, il pose des questions, il impose de chercher encore et toujours.

Copie de Rue du sort

Homme du passé, il a connu dans des temps qui semblent très éloignés le bonheur de vivre à deux et rien qu’à deux puisqu’il n’a jamais eu d’enfant. Un bonheur qui traduit sa solitude, ce besoin de solitude, cette quête de solitude qu’il n’a nul besoin de chercher puisqu’elle s’impose à lui. Sa femme, Muguette est, dès le début des romans, enfermée dans le silence et c’est un homme solitaire que l’on découvre dès le début. Un homme que l’on imagine mal avoir été heureux un jour, même à deux, bien que quelques brins de nostalgie se distinguent discrètement dans les romans. Beaucoup de pudeur qui sur ce sujet, laisse présager de ce que fut ce bonheur, s’il en fut.

Pudeur, abnégation de ses sentiments personnels, de ses souffrances, Merle semble détaché de celles des autres et ne semble accomplir que son devoir. Et pourtant… Un personnage complexe en définitive puisqu’il épouse à la fois toutes les personnalités rencontrées dans les histoires et qu’il est lui-même le personnage central de ces mêmes histoires.  Le commissaire a cependant une aversion affichée pour les gens « de la haute » qui au nom de leur rang se croient tout permis et impunissables et, s’ils le sont, misent sur l’argent, le pouvoir ou leurs relations, pour se tirer d’affaire. C’est auprès des « petites gens » que merle trouve du réconfort, une certaine ataraxie en échangeant avec ces gens qui sont dans la vraie vie, qui ne trahissent pas qui ils sont et qui, simplement font le bien ou le mal autour d’eux sciemment ou indépendamment d’eux-mêmes.

Un homme qui ne laisse pas place au hasard et qui le calcule même s’il semble de prime abord absent.

Un personnage silencieux aussi. Il n’use de la parole qu’avec parcimonie, que parce qu’elle est nécessaire. Nul bavardage inutile.

Un personnage aussi attaché aux valeurs, aux traditions, à l’authenticité. Il aime les choses simples, les petits bonheurs, la bonne cuisine familiale et pour lui « Une journée sans vin, est une journée sans soleil ».

Merle aime aussi la valeur du travail, de l’accomplissement du travail bien fait. Capable de poursuivre une enquête chez lui quand il est immobilisé pour une entorse, une valeur qui lui a été transmise avec importance par ses aînés. Et s’il est curieux, rêveur et attaché à la nature, il est aussi nostalgique du passé, un brin routinier et ne se sent bien que lorsque chaque chose se trouve à sa place.

M.B / A.M

10 juin 2019

Le déshonneur

Décidément nous sommes peu de chose !

Alors que nous nous revendiquons des valeurs de partage, de fraternité et de tolérance, nos comportements glissent inlassablement vers une société où ces valeurs sont invisibles, voire inconnues. Une société où sont mélangées à la fois l’adulation d’un jour, l’oublie d’un autre.

Il y a un an Arnaud Beltrame perdait la vie en se portant volontaire pour remplacer un otage dans le supermarché de Trèbes. Toute la France pleurait, tous les médias étaient mobilisés sur cet acte courageux et sur cet événement abominable, tous les politiques y allaient de leur petites phrases, leurs petites déclarations, celles qu’il fallait déclarer pour être dans le bon ton, dans le politiquement correcte et l’on sortit la légion d’honneur du placard à bonne conscience.

Il y a quelques jours, un habitant d’une petite ville de la France profonde eut l’idée de donner le nom de ce héros, martyr de la liberté, dans l’une des rues de la ville. L’idée était belle, la cause était juste, cette initiative était exemplaire.

La cérémonie fut préparée, les invitations envoyées en temps voulues, les politiques et la population furent invités à partager ce moment républicain, cette communion autour de nos valeurs de liberté et de vivre ensemble.

J’étais présent, convaincu que rien n’aurait pu m’empêcher de ne pas l’être, pluie, vent, orage, rien n’avait plus d’importance à cet instant.

La cérémonie eut lieu. Elle eut lieu, devrais-je dire entre amis, vu le peu de personnes s’étant donner la peine de se déplacer à cette occasion. Une population absente mise à part quelques voisins convaincus que leurs places était là ce jour là, au coin de cette rue.

Des politiques absents dans leur majorité, pas de maires alentours, pas de députés, pas de conseillers départementaux, pas de conseillers communautaires ou si peu, pas de Président de la communauté de commune. Rien que des amis, le maire de la commune, un capitaine de gendarmerie, quelques conseillers municipaux, la présence du Président des anciens combattants locaux, deux pompiers, quatre vieillards en guise de portes drapeaux, un ami retraité de la police nationale et le curé du village venu en soutane. J’assistais alors au renoncement d’une population, à celui des politiques, ces derniers ayant adoptés la politique de l’oublie, celle du zapping, de l’incivilité ; la gangrène s’installait honteusement dans les comportements et la honte remplaçait l’honneur d’un peuple. J’eus alors cette vision terrible qui m’annonça que ce peuple était perdu !

Le lendemain, trois secouristes de haute mer perdaient la vie en voulant sauver celle de marins dont l’embarcation était prise par la tempête. Toute la France pleurait, tous les médias étaient mobilisés sur cet acte courageux et sur cet événement abominable, tous les politiques y allaient de leur petites phrases, leurs petites déclarations, celles qu’il fallait déclarer pour être dans le bon ton, dans le politiquement correcte. On sortit les légions d’honneur des placards à bonne conscience en attendant la prochaine catastrophe, le prochain divertissement qui permettra à toutes les bonnes âmes bien installés devant leur petit écran qu’elles sont bien vivantes en attendant le prochain.

Pierre Klein

 

6 juin 2019

Il y a vingt ans déjà, Philippe Aubert.

Philippe Aubert nous a quittés il y a vingt ans, il était chroniqueur sur Europe I et avait été journaliste à Combat

 

Lettre Posthume à Philippe AUBERT

 

Tu avais un nom qui rappelait une station de métro ou plutôt une petite rue entre le boulevard Hausmann et la place de l'Opéra, lieux historiques où les fastes d'un baron anarchiste par son compas et visionnaire par sa grandeur, avait su créer l'éclat d'un Paris nouveau. Une rue à mi-chemin entre l'éclat et les ténors. L'éclat d'une société dont il avait pressenti l'éclatement et dont il ne comprenait plus, ni son éclat devenu virtuel, ni ses ténors devenus eux sans éclats.
L'éclat lui, tu l'avais trouvé dans le verbe, à défaut d'avoir eu la puissance et la  beauté d'un ténor. Car tu n'étais pas beau, et c'est peut-être pour cela que ton verbe était acide dans la plus pure tradition journalistique et pamphlétaire, comme on en connaît dans aucun pays. Car vois-tu, des Aubert, même la France n'en fait pas tous les jours !
Et puis tu nous as quitté, sans prévenir, ce 20 février, pour une autre rubrique, la rubrique nécrologique, en vers celle-là, alors que tu n'en avais pas fini avec la prose.
J'en connais qui vont être soulagé, ils l'ont échappé belle! Fini les nuits blanches, attendant avec anxiété d'être ou de ne pas être épinglé par Aubert... Ils l'ont échappé belle! Enfin, ils l'ont cru, car tu avais plus d'un tour dans ton sac et d'ici que tu ne les interpelles de ton nuage en leur envoyant des foudres de jurons ou d'autres formules bien connues de ton esprit sauvage... A moins que tu ne te réincarne en je ne sais quel esprit provocateur et tapageur dont le seul leitmotiv serait :

" Mon œil ! Mon œil ! Mon œil ! "

Salut Aubert !

Pierre Klein

3 juin 2019

Le revenu universel ? Et pourquoi pas …

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Il aura fallu plus de deux cents ans pour découvrir enfin une grande idée qui serait en mesure de bouleverser notre société. Après la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, c’est une réelle avancée qui modifierait l’organisation de notre société. Il aura fallu plus de deux cents ans avant que l’on déclare qu’une simple décision à la portée de nos gouvernants pouvait enfin abolir la misère, la dépendance des corps et des esprits et proposer à la fois l’égalité et la liberté.

Abolir la misère

Ce remède est connu aujourd’hui mais est transformé, ridiculisé par une réécriture favorable aux tous puissants et à d’autres qui veulent se l’approprier pour mieux le détruire. Ce remède est le revenu universel.

Non, il ne s’agit pas d’une réforme quelconque qui regrouperait à la baisse les diverses allocations déjà existantes et qu’on appellerait par exemple « revenus universel d’activité » ou de je ne sais quoi…  Non, il s’agit bien d’une idée purement utopiste qui ne demande qu’à exister…

Dans l’esprit et concrètement, le revenu universel consisterait à verser à chaque citoyen un revenu sans aucune condition, ni d’âge, ni de salaires et de patrimoine déjà existants. Cette somme serait cumulable avec d’autres revenus comme les salaires. Un système qui favoriserait l’égalité et la liberté en permettant à certain de travailler pour gagner d’avantage ou de ne pas travailler, ce qui aurait pour conséquence directe de développer le bénévolat mais aussi de reconsidérer la valeur travail.

Reconsidérer la valeur travail

Cette mesure aurait aussi pour conséquence d’abolir cette crainte du lendemain, cette crainte de la mise au chômage nous plongeant dans l’incertitude du lendemain et qui repenserait les rapports entre l’homme et le travail, permettant que chacun se trouve bien à sa place en choisissant ce pourquoi il est passionné, ce qui permettrait de supprimer en parties les formes de harcèlement dans le travail et d’installer une plus grande productivité.

Un revenu universel qui serait versé à chaque citoyen Français dès la naissance et qui serait fixé autour de 1200 euros, somme permettant de donner entière liberté à chacun et qui pourrait être financé en supprimant certaines aides déjà existentes, en taxant les robots qui ont la fonction de remplacer l’humain et en imposant les transactions boursières. En effet, on considérerait que ce minimum de somme versée de 1200 euros par personne physique pourrait permettre de vivre, de se loger, d’avoir des loisirs au minimum et d’exclure les citoyens du danger de basculer dans la misère sociale.

Liberté serait donnée à chacun de travailler ou de ne pas travailler. Le produit du travail viendrait en complément du revenu universel et augmenterait bien entendu le pouvoir d’achat donnant lieu à l’impôt du sur le revenu du travail comme à ce jour  mais aussi aux cotisations sur les retraites.

Les sommes attribuées aux personnes dès leur naissance seraient versées par moitié aux parents légaux pour subvenir à leurs besoins et par moitié dans un fond qui leur redistribuerait à leur majorité de 18 ans.

Ces jeunes toucheraient le revenu universel dans sa totalité à l’âge de 18 ans.

Certains s’opposent à cette idée en montant les pauvres contre les pauvres, en émettant l’idée qu’une telle décision ne serait qu’un encouragement pour favoriser l’inactivité et l’assistanat et profiter du système, en tentant aussi de profiter de ces revenus pour pouvoir baisser les salaires minimums et les autres aussi.

Pas si utopiste que ça …

Il reste que, ce n’est pas demain que tout ceci se mettra en place, pourtant même s’il s’agit bien d’une idée purement utopiste, cette dernière ne demande qu’à exister…Car après tout, l’homme qui vivait au temps d’Icare et qui rêvait de voler à bien poser le pied sur le sol lunaire en soir de juillet 1969, celui qui voulait s’identifier au capitaine Némo et qui imaginait que l’on pourrait voyager sous les eaux a fini par inventer le sous marin en 1775 grâce à l’américain David Bushnell…

Il faut bien se rendre à l’évidence aujourd’hui, la société n’a plus besoin de personnes qui travaillent mais bien de personnes qui consomment. C’est bien là le paradoxe et c’est certainement aussi pourquoi il faudrait revoir d’urgence la valeur travail en installant le revenu universel, quitte à mettre en difficulté les bonnes vieilles valeurs de notre société, les assises de manipulations patronales et syndicales qui n’existent à ce jour que dans une logique qui bat de l’aile et qui pourrait bien, comme Icare, se bruler les ailes beaucoup plus vite qu’on ne le pense.

Pierre Klein

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Pierre Klein Journal d'un utopiste
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